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Du jeudi 8 au vendredi 9 avril 2021 Les e-Rencontres territoriales de la protection de l'enfance Outre Mer La parentalité dans les territoires d'Outre-mer

Edito de Daniel GIBBS

Président du Conseil territorial de Saint-Martin

Chers élus des Outre-mer,

Chers partenaires, 

 

C’est un honneur de pouvoir partager avec vous cette 3ème édition en format dématérialisé des Rencontres Territoriales de la Protection de l’Enfance en Outre-Mer, sujet ô combien crucial dans nos sociétés insulaires. Je remercie à cet effet le ministre de la Santé Olivier Véran et son secrétaire d’Etat à la protection de l’enfance, Adrien Taquet ainsi que le ministre des outre-mer Sébastien Lecornu et le ministre de la justice Eric Dupont-Moretti dont les ministères ont apporté les financements nécessaires à l’organisation de cette 3ème édition, dans les circonstances difficiles que nous connaissons.  

 

Les contraintes sanitaires nous obligent malheureusement à échanger en visioconférence, ce format restant le plus adéquat dans un souci permanent de freiner la propagation du virus Covid19, ce qui n’empêche pas la réflexion conjointe. 

 

Saint-Martin est une île encore fragilisée par le passage de l’ouragan Irma, le 6 Septembre 2017. Au terme de 3 années de travaux intenses, grâce à la faculté de résilience de ses habitants, notre île s’est progressivement reconstruite pour retrouver ses nombreux atouts touristiques. 

Malheureusement, la crise sanitaire, en mars 2020, est venue perturber la relance et notre tissu économique vit aujourd’hui, comme tous les territoires ultramarins, de grandes difficultés. Le secteur du tourisme est particulièrement sinistré alors qu’il est notre principale source d’activité, ce qui ne fait que complexifier la situation de nos entreprises et des familles saint-martinoises. 

 

L'année 2020 a donc été particulièrement éprouvante, la Collectivité a dû intensifier l’aide aux entreprises en complétant les aides économiques accordées par l’Etat, en instaurant, dès le mois d’avril 2020, des dispositifs d’accompagnement au bénéfice des entreprises en difficulté grâce à des financements sur son budget propre. 

Nous avons également apporté une aide concrète aux familles dans le besoin, pendant la période de confinement. La politique sociale de la Collectivité de Saint-Martin a donc été renforcée en 2020 avec un accompagnement systématique des plus faibles. 

 

Il faut percevoir qu’à Saint-Martin, sur le plan social, le chômage est très prégnant, surtout chez les jeunes. La partie française de l’île compte près de 5000 demandeurs d’emploi, avec une hausse de 1.4% depuis 2018. Le taux de chômage est supérieur à 35% de la population active et par conséquent 7200 foyers perçoivent au moins une prestation de la CAF. Au regard de son PIB, Saint-Martin est le 2ème territoire le plus pauvre de la République, derrière Mayotte. 

La jeunesse est donc au cœur des priorités alors que nous avons environ 1200 jeunes (18-30 ans) sans emploi, ni qualification ni diplôme. 

 

Pour répondre à cette urgence, nous avons déployé un schéma territorial de la formation professionnelle particulièrement offensif avec près de 30 modules de formation différents, ouverts à l’année. 

 

Nous avons également obtenu des finances d’Etat pour la construction d’une Mission Locale à l’horizon 2022. Nous avons également lancé la construction de deux nouveaux collèges. 

 

La Collectivité a besoin des crédits nationaux et des dispositifs européens, notamment le Fonds Social Européens (FSE) qui contribue largement au financement des actions que nous menons en faveur de la jeunesse. 

 

Les parlementaires ultramarins ont alerté les pouvoirs publics, en ce début d’année, sur la dangereuse baisse des crédits annuels aux outre-mer, évaluée à 100 millions d'euros. Nous avons une population jeune, dont les besoins sont de plus en plus prégnants, près de 35% des habitants de Saint-Martin ont moins de 20 ans. Pourtant, le budget du Ministère des Outre-Mer ne représente que 12% des dépenses totales de l'Etat en direction des Outre-mer, soit 21 milliards d'euros en 2020. 

 

Nous sommes nombreux en notre qualité de représentant d’un territoire ultramarin à alerter le gouvernement sur les conséquences que le relâchement des efforts budgétaires nationaux à l’égard des outre-mer pourrait engendrer. 

 

Malgré ce contexte de crise et les difficultés budgétaires qui en découlent, la Collectivité de Saint-Martin a décidé d’aller de l’avant et d’œuvrer avec les moyens à sa disposition. Nous poursuivons ainsi la mise en œuvre de notre Plan d'optimisation des dépenses tout en dégageant des crédits d’investissement pour la réhabilitation de nos infrastructures publiques. Et dans ce contexte dégradé, nous faisons toujours appel à la nécessaire Solidarité Nationale pour relever les défis qui se présentent à nous. 

 

Notre Collectivité a traversé un ouragan majeur en 2017, elle doit encore prévoir des budgets pour la construction d’infrastructures de base, telles que les établissements scolaires, les équipements urbains, la réhabilitation des réseaux. Nous nous y employons avec plusieurs grands projets en cours, tout en initiant une reconstruction exemplaire pour pouvoir affronter les aléas climatiques. 

 

La jeunesse reste au cœur de nos politiques publiques avec de nombreux programmes et des actions concrètes dans le domaine de l’Education, du social, du sport et de la Culture. 

La question de la parentalité et la protection de l’enfance sont des sujets que nous prenons à bras le corps à Saint-Martin où beaucoup reste encore à faire. Nous installons progressivement les structures adéquates pour accompagner les parents et offrir un cadre sécurisé aux enfants. 

 

La protection de l’enfance revêt un enjeu majeur pour nos outre-mer et je sais qu’il sera âprement discuté durant ces deux journées d’échanges. Je suis d’ailleurs convaincu de la nécessité de renouveler ce type de rencontres pour échanger sur nos pratiques respectives et mettre en œuvre une dynamique ultramarine au bénéfice des enfants qui représentent l’avenir de nos territoires.